C’est une très belle exposition que celle qui a eu lieu à Rome du 15 mai au 3 octobre 2021 dans le cadre
tout aussi magnifique du Palazzo Barberini.
Intitulée «Tempo Barocco », on serait tenté de penser qu’il s’agit d’un argument artistique qui a déjà fait
l’objet de nombreux approfondissements, mais si l’on se concentre sur le titre, on s’aperçoit que «
Baroque » n’est pas qu’un simple adjectif, et que le véritable co-protagoniste de cette exposition est le
Temps lui-même.
Le Temps pris dans un sens philosophico-existentiel, comme moment fugace, comme Vanitas, et le
Baroque artistique est une source intarissable en ce sens.
Le thème du temps qui passe est également exprimé par les magnifiques horloges anciennes exposées.
Nombre des tableaux présentés dans cette exposition sont des chefs-d’œuvre « intemporels », pour rester
dans le vif du sujet, et les grands artistes se suivent dans les somptueuses salles du Palazzo Barberini.
Lesquels ? Valentin de Boulogne, l’un des plus ardents émules du Caravage, avec « Les quatre âges de la
vie d’un homme », Andrea Sacchi avec « l’Allégorie de la sagesse divine », et encore, le grand Guido Reni
avec « Les quatre saisons ».
Il y a aussi l’artiste allemand Christian Berentz avec ses natures mortes hyperréalistes et les très belles
œuvres de Domenichino et de Giacinto Gimignani.
Nous pouvons continuer avec le tableau d’une grande intensité qui a été choisi comme emblème de
l’exposition, à savoir « Le Temps vaincu par l’Amour, l’Espérance et la Beauté » du peintre français Simon
Vouet.

Comme le montrent les titres de ces œuvres remarquables, le Temps est le véritable protagoniste de cette
exposition, au sortir de laquelle nous ne pouvons que nous interroger sur notre rapport intime avec les
années qui passent, desquelles comme le chantait Lucio Dalla « Pas une ne revient ».
Comment vivons-nous cette question problématique ? Comment y faisons-nous face ? À quoi pensons-nous
chaque matin devant notre miroir ?
Plus la science tente désespérément de donner une explication et donc, un sens au temps, plus elle se
trouve confrontée à des phénomènes étonnants.
De la théorie de la relativité aux derniers résultats de la recherche scientifique, tout nous place devant une
perspective effrayante : peut-être que le Temps n’existe pas, ou à tout le moins, pas selon nos paramètres
spatio-temporels.
Soit dit en passant, le Christianisme l’avait déjà envisagé il y a déjà quelques milliers d’années, sans investir
des milliards…
Mais maintenant, profitons de cette merveilleuse exposition et, si vous ne l’avez pas encore fait, allez vite la voir.