Le Temps du Caravage
Chefs d’Œuvre de la Collection Roberto Longhi
Combien de fois sur ces pages vous-ai-je parlé de l’historien de l’art Roberto Longhi (Alba 1890 – Florence 1970) ? Cette année on célèbre le cinquantenaire de sa disparition. Dans cette exposition, Le Temps du Caravage- Chefs-d’œuvre de la collection de Roberto Longhi, aux Musées du Capitole, sont exposés une cinquantaine de chefs-d’œuvre provenant de sa Villa dénommée Il Tasso, demeure florentine de Longhi.
Ces tableaux faisaient partie de sa collection privée, qui permit à Longhi d’étudier, parmi les premiers, la personnalité du Caravage.
Une passion, disons un véritable défi, qui l’a accompagné tout au long de sa vie.
Pensez qu’à vingt ans à peine, il a obtenu sa licence à l’université de Turin, avec Pietro Toesca, autre grand historien de l’art qui compta parmi ses élèves même Federico Zeri.
Roberto Longhi, soutint sa thèse précisément sur Michelangelo Merisi da Caravaggio (1571-1610) qui, incroyable mais vrai, était à l’époque un peintre pratiquement inconnu.
L’exposition
Le premier contact avec cette exposition est un coup de poing au cœur : après l’entrée où est présenté le personnage de Roberto Longhi, on est d’entrée de jeu accueilli dans une petite salle où sur une toile figure le brusque recul du Garçon mordu par un lézard, chef d’œuvre de la période romaine du Caravage.
Le premier contact avec cette exposition est un coup de poing au cœur : après l’entrée où est présenté le personnage de Roberto Longhi, on est d’entrée de jeu accueilli dans une petite salle où sur une toile figure le brusque recul du Garçon mordu par un lézard, chef d’œuvre de la période romaine du Caravage.
J’ai été frappée par l’expression de souffrance que réussit à transmettre le visage du jeune homme, sa grimace de douleur et sa main crispée. Suit une étude approfondie de Longhi précisément sur cette véritable icône de l’art, étude menée également à travers des notes sous forme de petits dessins, d’esquisses. Il faut reconnaître qu’en plus de la plume, il savait manier habilement le crayon, vu la façon dont il a représenté la figure du jeune garçon au fusain, datant et signant son œuvre.
Dans les autres salles, vous trouverez une suite de chefs-d’œuvre de peintres du XVIIe siècle, contemporains de Merisi et souvent influencés par la nouvelle technique du clair-obscur de Caravage.
Suivent des peintres peu connus du grand public, tels que Pier Francesco Mazzucchelli, dit il Morazzone (Morazzone, 29 juillet 1573 – Plaisance, 1626), D’autres, ne sont connus que des spécialistes, comme le Maestro de l’Emmaüs de Pau, actif à Naples, le flamand Dirk Van Buberen, ou le piémontais, mais cependant actif à Rome, Giovanni Antonio Molineri (1577-1631).
Allegorie de la Vanité
Naturellement on peut voir également de splendides tableaux d’artistes très connus, tel que le romain Angelo Caroselli (Rome 1585-1652).
Ou le vénitien Carlo Saraceni, également dit Carlo Saracino (1585 – 1625), présent avec des œuvres superbes.
Nous passons ensuite à des artistes de premier plan, comme le génois Bernardo Strozzi, présent avec un remarquable portrait.
Mais le véritable choc survient avec une série de tableaux de Jusepe de Ribera (1591-1652) dite des Apôtres. Pour autant qu’ils semblent sortis d’un film de l’horreur contemporain, ils dégagent une force émotionnelle et spirituelle sans égal. Surtout, ne ratez pas cette extraordinaire exposition.