« L’artiste semble chercher un absolu, une essence, une entéléchie qui, dans l’œuvre, augmente la réalité, et ne se contente pas de la reproduire. C’est plus que ça. Luciano Ventrone est le peintre de l’hyperbole. Et de fait. ses œuvres sont hyperboliques, exagérées, baroques, plutôt qu’hyperréalistes. Une grande illusion. » (Cit. Vittorio Sgarbi)

« Le Caravage du vingtième siècle. » (cit Federico Zeri)

 

Ces deux définitions suffiraient à elles-seules pour décrire le génie de ce grand artiste romain contemporain, mais je laisse encore la parole au plus grand critique d’art de l’après-guerre

« Ces tableaux doivent être considérés en tenant compte du contexte culturel, historique et artistique qui existait au moment de leur création, une période de forte opposition – qui avait commencé au début des années 1970 – au langage non figuratif, ou abstrait, qui était alors dominant en Italie et dans le monde occidental.

Avec le déclin de ces styles, la peinture figurative est réapparue après des décennies de silence pour avoir été considérée comme un refuge de la tradition académique.

Art moderne italien huile sur toile 1976
Détail de la signature Luciano Ventrone Grand artiste italien contemporain
L'œuvre a été personnellement authentifiée par l'artiste.
Anamorphose Luciano Ventrone 1976

Ce retour au figuratif est en train de se produire juste sous nos yeux et à travers des moyens d’expression multiples et variés. Le plus défini, le plus facile à identifier, est l’hyperréalisme, un courant qui prend souvent des formes presque violentes.

Il serait trop long de parler ici du rapport entre le déclin de l’abstraction (et des avant-gardes en général) et la crise des courants politiques de gauche liés à l’Union soviétique, cependant nous pouvons certainement affirmer que l’idéalisme perdit toute valeur à partir des années 1970.

Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il s’agit de la seconde expérience de retour à la peinture figurative dans l’histoire européenne, après une période de formules abstraites, intellectuelles, antinaturalistes, arides et cérébrales.

Le retour à la peinture figurative à la fin du XVIe siècle marque l’apparition de la nature morte qui se développe comme genre distinct en Italie et dans les Pays-Bas.

En Italie, tant à Rome qu’en Lombardie, la nature morte est apparue dans l’entourage et dans l’œuvre de ce génie suprême du réalisme du XVIe siècle qu’est è Michelangelo Merisi, dit Caravage. Aux Pays-Bas, les exemples les plus spectaculaires ont été peints à Anvers au temps de Pierre Paul Rubens dont l’art a marqué la fin du maniérisme en Europe du Nord.

Alors comment classer la peinture de Luciano Ventrone ?

Ses racines s’ancrent sans doute dans la période, dépassée désormais, de l’hyperréalisme lui-même ; il est pourtant évident que son œuvre est tout à fait capable de le dépasser, et donc, d’en éviter les pièges.

Ces natures mortes ne naissent pas directement de la réalité objective, mais plutôt de sa redécouverte à travers les mécanismes optiques de la photographie.

L'œuvre a été personnellement authentifiée par l'artiste.
Signature et titre de l’œuvre personnellement authentifiés par l’artiste Luciano Ventrone

Même si on ne s’en rend pas toujours compte, la perception visuelle est aujourd’hui modifiée et conditionnée par les produits de la reproduction technique et des médias. Notre vision du monde extérieur est filtrée par la photographie, par l’impression en couleur, par le cinéma et la télévision.

Ce filtre n’est ni aboli ni ignoré dans l’œuvre de Luciano Ventrone. Il est accentué au contraire, et aide dans la redécouverte de la réalité de la nature sous tous ses aspects visuels et tactiles : vie, couleur, transparence, densité.

 

Les sujets de ces compositions se détachent avec une force extraordinaire sur un fond qui rappelle souvent la profondeur infinie et sans lumière de l’espace cosmique.

Il s’agit de tableaux qui nous demandent de rester en harmonie avec un environnement qui n’est plus celui traditionnel, car il a été modifié par la technologie à cause du dépassement de ces limites spatiales où nous avons vécu jusqu’à présent.