Léonard de Vinci. Qu’y a-t-il de plus glamour qu’une visite en avant-première à l’exposition-événement de l’année ?
En effet, cette rétrospective qui célèbre les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci (Vinci 1542- Amboise 1519) s’annonce comme « the place to be » du monde de l’art et de la culture internationale des prochains mois.
L’exposition ouvre ses portes le 24 octobre et les referme le 24 février au musée du Louvre à Paris.
Beaucoup d’éléments frappent notre esprit dans cette exposition : le monumental Saint-Thomas en bronze, œuvre du maître de Léonard, Andrea Verrocchio.
Ainsi les reproductions des tableaux de Léonard absents de l’exposition mais projetés sur les murs, avec un effet spécial sépia, révélant , à travers des spectrographies aux rayons rouges, les coups de pinceau, les hésitations, les repentirs du Maître.
Tout cela est fort surprenant.
Il en est de même pour les différents marbres présentés : du bas-relief représentant le profil de Publius Cornélius Scipion, attribué aussi à Andrea Verrocchio, au magnifique portrait de Béatrice d’Este de l’école romaine , œuvre de Gian Cristoforo Romano (Roma 1456-Loreto 1512).
Tout aussi belles sont les terres cuites du sculpteur florentin Giovanni Francesco Rustici, avec leurs incroyables contorsions de scènes de lutte.
Mais, curieusement, ce qui m’a le plus frappée, c’est la série de trois peintures accrochées l’une à côté de l’autre.
Ce ne sont pas des œuvres de Léonard de Vinci mais elles ont été attribuées à ses élèves, artistes de l’école milanaise qui travaillaient dans son atelier : Giovanni Antonio Boltraffio (1467-1516) et Marco d’Oggiono (1475-1524).
Ce qui nous surprend chez le premier, Giovanni Antonio Boltraffio, c’est la position de son portrait de jeune homme à la flèche, avec la main enfilée dans son habit, anticipation incroyable des portraits de Napoléon Bonaparte.
Dans le deuxième de portrait de Giovanni Antonio Boltraffio apparaît un homme aux lèvres, semble-t-il, (mal) retouchées au botox…mais nous sommes au XVème siècle !
Le portrait du petit Francesco Maria Sforza, œuvre du second artiste, Marco d’Oggiono, est somme toute plutôt inquiétant.
L’enfant a une tête disproportionnée par rapport au corps et n’a absolument pas l’air rassurant.
A la posture raide, il serre dans sa main un pauvre petit oiseau qui tente désespérément, mais en vain, de se libérer.
Quel en est le sens?
Nous ne le savons pas et la légende ne nous éclaire pas davantage par son laconique Portrait d’enfant.
Il existe certainement autre chose, une signification allégorique qui nous échappe, à nous modernes.
On ne fait pas partie de l’entourage de Léonard de Vinci sans avoir subi l’ empreinte de son esprit, de sa passion pour l’inconnu et pour l’alchimie.
Je savais que Léonard écrivait en caractères inversés mais non en miroir : voir ses feuilles manuscrites vous donne la chair de poule
Parmi celles-ci ,il en est une qui semble la synthèse d’une personnalité impossible à cerner dans toutes ses manifestations ; son nom seul devrait suffire à comprendre: la quadrature du cercle.
Je vous quitte en vous disant que, grâce à cette exposition, j’ai vécu ma première approche avec la réalité virtuelle.
En effet, à la fin du parcours, on peut mettre un masque hyper-technologique et voir , c’est-à-dire Mona Lisa, en chair et en os, percevoir sa respiration, le mouvement de ses mains mais surtout on peut s’envoler.
Oui, vous avez bien compris : il est possible de monter dans une des extraordinaires machines inventées par Léonard et de voler à travers un des incomparables paysages de notre beau pays
Tout cela grâce au Louvre et HTC Vive Arts qui ont créé Mona Lisa: beyond the Glass.
Léonard de Vinci
Musée du Louvre
du 24 octobre au 24 février 2020