Carlo Cardazzo l’entrepreneur d’art
Carlo Cardazzo est né à Venise en 1908 où il est mort prématurément en 1963.
Il n’a pas de formation artistique. Il travaille avec son père, entrepreneur dans le bâtiment. Il dispose de moyens financiers qu’il décide d’investir dans des œuvres d’art.
C’est en tant que collectionneur qu’il commence à s’intéresser à l’art.
Il rencontre le peintre de la Maremme Giuseppe Cesetti, assistant de Virgilio Guidi à l’Académie des Beaux-arts, qui deviendra son bras droit.
Giuseppe Cesetti suit Carlo Cardazzo dans son parcours de collectionneur, lui suggérant des artistes dans lesquels investir.
Il le met en contact avec la Galleria del Milione de Milan et la galerie Barbaroux.
Le mouvement culturel du Cavallino
Avec Cesetti, Carlo Cardazzo lance un mouvement culturel identifié sous le nom de Cavallino (petit cheval : l’animal que Giuseppe Cesetti aimait peindre).
Le petit cheval est gravé sur le montant de la porte de la maison de Cardazzo à Dorsoduro, au 34/78 de la Calle dei Ragusei.
Les samedis culturels chez Cardazzo
Le samedi, sa maison devenait un point de rencontre important pour les artistes, les poètes, les écrivains, les critiques et les universitaires.
Un cénacle. Les visiteurs pouvaient admirer les œuvres collectionnées de Cardazzo accrochées aux murs, parler d’art, écouter de la musique. Même sa bibliothèque était à la disposition des participants.
Cardazzo disposait d’une bibliothèque bien garnie, comportant des auteurs étrangers interdits à cette époque de l’histoire.
Dans une lettre à Santomaso, il indique qu’il a acheté un Cahier d’art, la plus importante revue d’art contemporain de l’époque, publiée à Paris.
Carlo Cardazzo et le cinéma
Carlo Cardazzo s’intéressait également au cinéma. L’annéé 1932, marque le début du Festival du film de Venise..
Cardazzo tourne deux films : Scene della strada (Scènes de rue ou Visions vénitiennes) et Riflessi (Reflets).
Quels artistes Carlo Cardazzo collectionnait-il ?
Les photos prises à l’époque dans sa maison-atelier montrent des œuvres de Carlo Carrà, De Pisis, De Chirico, Guidi, Gino Rossi, Scipione, Campigli, d’un Giorgio Morandi inconnu, d’Amedeo Modigliani, mais aussi des œuvres graphiques et des dessins.
PS : à cette époque, même les tableaux de Modigliani étaient interdits.
Il collectionne également des sculptures. Il est l’un des premiers à collectionner Marino Marini et Arturo Martini.
En 1941, la collection de Carlo Cardazzo est exposée à la Galerie de Rome, la galerie du Syndicat fasciste des Beaux-Arts.
Cette même année, il participe à l’Exposition des collections d’art contemporain à Cortina d’Ampezzo.
Edizioni del Cavallino
Les edizioni del Cavallino voient le jour en 1935.
L’édition est, pour Carlo Cardazzo, une autre façon de faire de la culture.
Différentes collections sont proposées : art, littérature italienne, littérature étrangère, amateurs de livres, musique.
Le 25 avril 1942, la Galleria del Cavallino ouvre ses portes
Le premier siège de la galerie se trouve sur la Riva degli Schiavoni, dans l’ancien Bar Orientale, à deux pas de l’Hôtel Danieli.
Le projet est confié à Carlo Scarpa qui s’occupera également de la deuxième galerie.
En 1947, la Galleria del Cavallino est transférée à Frezzeria, suite à la construction dudit Danielino, une annexe de l’Hôtel Danieli.
L’espace de la galerie est utilisé comme cénacles, l’art y est présenté sous toutes ses formes : musique, littérature, peinture, sculpture, spectacles.
Comme la célèbre Bataille de Lépante (1955) de Mathieu.
La Galleria del Naviglio
En 1946, il ouvre la Galleria del Naviglio à Milan, au 45 via Manzoni.
À Milan, il présente Dubuffet, Schwitters, Jorn, Twombly, Caro, Johns, Kline, Capogrossi, Scanavino et bien d’autres.
La galerie milanaise devient le centre de propulsion du spatialisme, avec Lucio Fontana qui présente son Ambiente spaziale a luce nera (Environnement spatial à lumière noire) le 5 février 1949.
La Galerie Selecta de Rome
De 1955 à 1960, Carlo Cardazzo ouvre la galerie Selecta à Rome avec Vittorio del Gaizo, au 2, Via di Propaganda. Dans ces années-là, la capitale est très fortement liée aux États-Unis. Rappelez-vous les artistes du Pop Art italien.
C’est également grâce à la galerie Selecta qu’il a pu exposer Mimmo Rotella à la Galleria del Cavallino et entrer ainsi en contact avec toute la recherche liée au Nouveau Réalisme, aux décollages, au Néo-Dada et au Pop Art américain.
Parmi les artistes présents : Campigli, Sironi, Filippo De Pisis, Giuseppe Capogrossi, Crippa, Michaux, Sonia Delaunay, Franco Gentilini, Tancredi, Rotella, Emilio Scanavino, Fontana, Mathieu, Sanfilippo, Dubuffet, Brauner, Arp, Lo Savio, Deluigi, Franchina, Carrà, De Chirico, Ottone Rosai, Boille, Guidi.
Trois peintres argentins (Geltrudis Chale, Raquel Forner, Juan Batlle Planas), VIe Prix Graziano 1956, Dorazio – Perilli – Rotella – Sanfilippo – Fasola
Les trois artistes defendues par Carlo Cardazzo
Carlo Cardazzo se lie à 3 artistes : Giuseppe Capogrossi, Franco Gentilini et Emilio Scanavino.
Giuseppe Capogrossi pour l’abstractionnisme et l’image iconique de la fourchette.
Franco Gentilini représente la recherche de la figuration.
Emilio Scanavino la recherche gestuelle et des signes, plus dramatique et plus profonde.
En choisissant ces trois artistes, Cardazzo cherchait à satisfaire les intérêts possibles de trois types de collectionneurs.
À la mort de Carlo, c’est son frère Renato qui reprend les rênes de la galerie.
De 1966 à 1987, ce sont Paolo (1936-2011) et Gabriella Cardazzo qui s’occupent de la galerie.
Carlo Cardazzo et Peggy Guggenheim
En 1946, il rencontre Peggy Guggenheim.
Tous deux ont en commun d’être des visionnaires et de savoir reconnaître les talents.
Elle lui présentera les artistes américains contemporains.
En 1950, Guggenheim organise une exposition sur Jackson Pollock au musée Correr et, à la fin de la même année, Cardazzo organise à la Galleria del Naviglio de Milan la première exposition sur Jackson Pollock dans une galerie privée.
Il lui fera aimer les œuvres d’Edmondo Bacci, qui expose alors à la Galleria del Cavallino, et d’autres artistes comme Giuseppe Santomaso, Vinicio Vianello et Tancredi Parmeggiani.
Cardazzo publie pour Peggy le texte intitulé Una collezionista ricorda (Une collectionneuse se souvient).
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