Pietro Melandri

 On lui attribue un caractère impétueux et une humeur changeante… Fier et résolu, la fibre d’acier d’un vieil homme de Romagne.

Après une première période vécue à Faenza dans l’entourage d’artistes reconnus, Pietro Melandri (Faenza 1885-1976) se rend dans le sud, puis s’installe à Milan.

Là, il vit, dans la pauvreté, une saison artistique et intellectuelle laborieuse.

Il travaille d’abord comme décorateur, puis comme scénographe, tout en suivant des cours du soir à l’Académie de Brera.

De retour à Faenza après les années de guerre et de captivité, il reprend son activité de céramiste, d’abord avec Paolo Zoli, puis avec Francesco Nonni.

Grâce à l’intervention financière d’Umberto Focaccia, un industriel de Ravenne qui, en 1922, il achète les locaux qui appartenaient auparavant aux frères Minardi, il commence à travailler seul.

Ni la crise de 1929, ni la dissolution du partenariat avec Umberto Focaccia, ni les conflits avec le milieu de la céramique et de l’art de sa ville natale n’ont raison de Melandri.

De 1920 à 1940, il participe aux principales expositions, à de nombreux salons et concours en Italie et à l’étranger. Il connaît partout un grand succès et reçoit des prix (il suffit de citer, entre autres, les prix reçus à Paris en 1925 et 1937, et le prix Faenza, remporté deux années consécutives en 1938 et 1939).

Rien ne l’arrête, pas même la destruction presque totale de sa maison et de son atelier par un bombardement en 1944.

Actif jusqu’à l’âge de 87 ans, Pietro Melandri est sans doute l’un des plus grands céramistes du XXe siècle italien : il a su allier une technique de très haut niveau (la nouveauté de ses glaçures et l’irisation de ses vernis suffisent souvent à faire de ses pièces un objet unique) à une activité artistique particulièrement éclectique et à une personnalité forte et généreuse.