Mario Schifano est né pour représenter une époque en cours de métamorphose.

Mario Schifano est né pour représenter une époque en cours de métamorphose.

Fils d’un archéologue, Mario Schifano (1934 – 1998 ) est né à Homs, en Libye, durant la colonisation italienne, et y a vécu jusqu’à la fin de la guerre.

De retour à Rome, il n’aime pas l’école et son père le fait entrer comme assistant restaurateur au Musée étrusque de la Villa Giulia où il travaille. Comme il l’a raconté dans une interview, lorsqu’il était seul au travail, au lieu de nettoyer les fragments trouvés lors des fouilles, il prenait un pinceau et commençait à créer.

Il expose pour la première fois à la galerie « La Salita » fondée par Gian Tomaso Liverani à Via Salita San Sebastianello à Rome. L’exposition collective présente les œuvres de  cinq artistes romains :Franco Angeli, Tano Festa, Francesco Lo Savio,  Mario Schifano et Giuseppe Uncini.

Puis il présente sa première exposition personnelle en 1960 à la galerie « La Tartaruga » fondée par Plinio de Martiis au 196 Via del Babuino à Rome.

En 1962, il est invité à New York pour participer à l’exposition « The New Realists » organisée à la Sidney Janis Gallery.

Il incarne la période POP italienne, dans ce que l’Italie pouvait offrir à ce nouveau courant apparu en Angleterre, devenu célèbre aux États-Unis, mais qui se répandra dans tous les pays européens à partir du milieu des années 1960.

Schifano fait ses débuts avec des Monochromes, puis les abandonne et passe aussitôt à la représentation d’éléments contemporains, dont la très célèbre marque Coca Cola qui sera également très importante pour Andy Warhol, dont Mario Schifano fait la connaissance à New York au début des années 1960.

Il est le sismographe le plus efficace pour observer les changements d’un vieux pays où, dans les années 1950, l’art était encore figé dans des lieux imaginaires plus archaïques. Là où les seuls artistes suivis par la nouvelle génération, et auxquels celle-ci se mesurait, étaient les artistes les plus indépendants comme Alberto Burri ou Lucio Fontana.

Mario Schifano décide immédiatement qu’il n’est pas seulement un peintre, mais qu’il est aussi une « rock star ».

Il s’habille de manière très stylée. Il porte des vêtements à la dernière mode et plus tard, il sera l’un des premiers à porter des jeans déchirés et des santiags. Par la suite, il joue les rock stars avec son groupe « le stelle di Mario Schifano », et est l’un des premiers en Italie à se mettre derrière la caméra et à mettre en scène Carmelo Bene, Alberto Moravia, Sandro Penna, Giuseppe Ungaretti, ainsi que d’autres grands poètes, de grands acteurs, qui jouent tous dans son long-métrage « Umano, non umano » (Humain, non humain).

Pendant tout ce temps, il peint des kilomètres de toiles et de fresques.

Sa production est infinie, et est également liée à une existence extrêmement mouvementée entre toxicomanie, arrestations, très jolies femmes, comme la jeune Anita Pallenberg, grâce à laquelle il fera la connaissance d’Andy Warhol et son atelier d’artistes la Factory à New York, ainsi que de Frank O’Hara, Jasper Johns,

Marianne Faithfull, et d’autres personnalités tout aussi importantes pour son univers.

Autrement dit, un homme du renouveau. Un personnage exceptionnel, capable de relier toute dimension, comme en témoigne la fameuse anecdote où Gianni Agnelli et son épouse Marella lui demandèrent de peindre une fresque pour leur célèbre palace romain. Mario Schifano décora les murs en peignant des grévistes vêtus de rouge, tenant un marteau, une faucille et le Petit livre rouge de Mao dans les mains.

Le couple Agnelli n’apprécia pas ce travail qu’il fit effacer volontiers car il le considérait comme un simple élément décoratif. Ainsi les ouvriers furent remplacés par des palmiers, beaucoup plus rassurants.

Une petite anecdote, un détail qui montre une personnalité à la créativité extraordinaire qui a réellement marqué l’art italien et européen des années 1960 à nos jours.

Parmi ses séries les plus célèbres, citons Monocromi, Paesaggi anemici, Propagande, Ossigeno ossigeno, Tutte stelle, Oasi, Compagni compagni, Sintetico (dall’inventario).

 

 

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