Fabio Fabbi

Parmi les rares tableaux de Fabio Fabbi dont nous connaissons l’emplacement, il y a deux huiles sur carton, « Mosquée » (Bologne, Gall. com. d’art moderne) et un Paysage bolonais intitulé « Quatre tours » (propriété de la Cassa di risparmio, cf. Varignana, 1972). Le reste des œuvres de Fabio Fabbi dont la plupart font partie de collections privées, sont difficiles à trouver, notamment en raison de leur titre imprécis et des sujets répétitifs. La principale source de documentation photographique reste le catalogue de l’exposition qui organisée en 1981 à la galerie « Il 2 di Quadri » à Bologne, qui possède plusieurs œuvres de Fabio Fabbi.

En 1888, Fabio Fabbi expose Un terrazzo ad Alessandria au Cercle des artistes de Florence (ill. in Stivani-Borgogelli, 1981, planche XI), d’un style photographique marqué, « Donna araba », « Il vasaio », « Vecchio musulmano ».

À l’exposition internationale de Munich, il est récompensé pour ses tableaux intitulés « La vendita di una schiava » (ibid., planche V) et « I sette peccati mortali ».

La décoration du fumoir de la villa Sorani à Florence avec six grandes détrempes orientalistes peut être datée de la fin des années 1880 , ainsi que L’Égypte, un album de souvenirs et de dessins originaux publié par Alinari, (Florence s.d. De Gubernatis, 1889, p. 190).

En 1896, il collabore avec la revue florentine « Fiammetta », dont il réalise l’affiche en 1897.

Au cours de ces années, il se consacre également à la peinture religieuse. En effet, à côté du « Santone musulmano » de 1896 , il présente « l’Annonciazione » et le « Cristo deriso » à l’exposition de l’art et des fleurs de Florence (cf. L’Ill. ital., 11 avril 1897, pp. 232, 238).

Il a toujours entretenu des rapports constants et animés avec L’Émilie-Romagne. Avec son frère Alberto, il signe un « San Giovanni decollato » pour la basilique de San Giovanni in Persiceto, probablement réalisé à la fin du siècle, et un Sacro-Cuore con San Antonio abate e S. Antonio Maria Zaccaria, fondateur de l’ordre des Barnabites (peint en 1902) pour l’église Sant ‘Antonio Abate de Bologne.

En 1893, il est nommé professeur à l’Académie des Beaux-arts de Florence, et en 1894 à l’Académie de Bologne. En 1898, il est nommé chevalier de la Couronne d’Italie.

Entre 1898 et 1905, il est l’auteur de nombreuses cartes postales, dont les séries Divine Comédie, Finis seculi XIX, Domine (cf. Arrasich, 1985).

En 1899, il participe au premier concours organisé par Vittorio Alinari, qui a pour thème « La Vierge à l’Enfant », où il présente deux tableaux (« Mammina » et la « Madonna alla spiga »).

Pendant le 1900, il réalise des dessins humoristiques pour la revue bolonaise Italia ride ; il dessine les planches de Firenze sotterranea (Florence souterraine) de Jarro [Giulio Piccini], où il exprime une veine subtilement réaliste et humanitaire, interprétant le texte « avec un regard à la fois photographique et métamorphosé » (Pallottino, 1988, p. 190).

 

En 1902, il participe au deuxième concours, qui a pour thème « La vie de la Vierge », (avec G. Costetti, A. Martini et G. Kienerk) et enfin, la même année, il réalise trois peintures à l’huile consacrées au Chant XIII du Paradis, pour le livre La Divine Comédie illustrée à nouveau par des artistes italiens. Fabio Fabbi est également l’auteur du grand tableau intitulé « Morte di Anita Garibaldi », datant du début du XXe siècle (Florence, Bibliothèque et Archives du Risorgimento).

En 1906, il présente des modèles de médailles réalisés avec la technique de la cire perdue, à l’Exposition internationale du Sempione à Milan.

En 1911, il participe à l’Exposition internationale de l’art chrétien moderne à Paris, à côté des artistes disparus P. Puvis de Chavannes, E. Carrière et M. Denis. En tant que collaborateur de la maison d’édition Bemporad de Florence, il illustre, avec d’autres dessinateurs, principalement toscans, la trilogie de L. Rasi (Le livre des monologues, Le second livre des monologues, Milan, respectivement de 1888 et 1893, et Le livre des anecdotes, Modène 1890).

Il a illustré plus d’une centaine d’ouvrages, préférant, outre les classiques de la littérature publiés par la maison d’édition Nerbini de Florence (G. Casanova, Mémoires, 1920 ; G. Boccace, Décaméron, 1932 ; T. Tasso, La Jérusalem délivrée, 1934 ; Homère, L’Odyssée, trad. de V. Monti, 1934), les romans d’aventure, notamment de Salgari, «  qu’il sut imprégner de l’atmosphère particulière et gracieuse d’un rêve oriental » (Faeti, 1972) qui se caractérisent par la ductilité technique et chromatique dans l’utilisation de la détrempe et de l’aquarelle, et une légèreté narrative originale.

Parmi les i livres pour enfants qu’il a illustrés,  rappelons notamment ceux de Louisa May Alcott, « Petits hommes » Florence 1910-1911, et « Petites femmes » en 1916.

En 1936, il quitte Bologne et s’installe à Casalecchio di Reno (prov. de Bologne) où il meurt le 24 septembre 1945.

Sources et bibliographie : A. De Gubernatis, Diz. degli artisti ital. viventi…, Florence 1889, pp. 189 sq. ; Exposition Vittorio Alinari, Florence 1900, n. 85, 89 ; Exposition des peintres émiliens du XIXe siècle, organisée par l’Académie Clémentine, Bologne 1955, p. 66 ; I. Cinti, Hommage au XIXe siècle bolonais (catal.), Bologne 1957, p. 11 ; M. Giardelli, I macchiaioli e l’epoca loro, Milan 1958, pp. 164, 209, 258, 262, 310 ; Il manifesto ital. nel centenario del manifesto litografico (catal.), Milan 1965, p. 35, fig. 74 ; T. Fanti, in Galerie Caldarese, Catalogue exposition postume, Bologne 1968  ; E. Contini, F. F. dall’Egitto con amore, in Qui Bologna, 31 oct. 1968, n° 27 ; C. Ricci-G. Zucchini, Guide de Bologna, Bologne 1968, p. 212 ; F. Varignana, in Les collections d’art de la Cassa di risparmio de Bologne. I dipinti, sous la direction de A. Emiliani, Bologne 1972, pp. 457 s. ; A. Faeti, Guardare le figure, Turin 1972, pp. 162 sqq., 388 sq. ; F. Cristofori, Bologna come rideva. I giornali satirici dal 1859 al 1924, Bologne 1973, ad Ind. ; E. Gottarelli, « Italia Ride ». Il miracolo del liberty bolognese, Bologne 1974, p. 63 ; Œuvres du XX siècle dans les collections d’art municipales, Bologne 1975, p. 75 ; L’art nouveau à Bologne et en Émilie-Romagne. Architecture, arts appliqués et graphisme, peinture et sculpture, Bologne 1977, p. 287 ; C. Cresti, Firenze 1896-1915. La stagione del liberty, Florence 1978, pp. 18, 320 ; M. Pasquali, A. Bastianini et F. F., in E nell’idolo suo si trasmutava. La Divina Commedia nuovamente illustrata da artisti italiani (catal.), Bologne 1979, pp. 97 sq. ; E. Gaibazzi, Catalogue ital. des cartes postales d’époque, Bologne 1979, pp. n.n. ; Alfonso Rubbiani: I veri e i falsi storici, sous la direction de F. Solmi-M. Dezzi Bardeschi (catal.), Bologne 1981, pp. 97, 468, 471 ; P. Stivani-A. Borgogelli, F.F. (catal.), Bologne 1981 ; Pittura ital. dell’Ottocento. Le opere pittoriche vendute in Italia e all’estero, Milan 1984, p. 75 ; G. Fanelli-E. Godoli, La cartolina art nouveau, Florence 1985, p. 335 ; Artisti fra ‘800 e ‘900. Una raccolta bolognese, sous la direction de F. Solmi-M. Pasquali, Bologne 1985, pp. 38 sqq. ; Almanacchi e strenne dell’Ottocento toscano (catal.), sous la direction de  R. Maini, Florence 1985, pp. 57 sqq. ; F. Arrasich, Catalogo delle cartoline ital., Suppl. à La Cartolina, 1985, n° 2, p. 56 ; P. Pallottino, Storia dell’illustrazione italiana [1988], Bologne 1991, ad Indicem ; A. Faeti-P. Pallottino, L’illustrazione nel romanzo popolare. Tavole originali dalla coll. Rava (1907-1938), Turin 1988, p. 37, planches 10 à 23 ; L’eterno femminino (catal. Galerie d’art Eleuteri), Rome s.d. [ma 1989], pp. 69 sq. ; G. Fanelli-E. Godoli, Diz. degli illustratori simbolisti e art nouveau, Rome 1990, I, p. 165 ; Il valore dei dipinti dell’Ottocento, Turin 1990, pp. 150 sq. ; S. Paolo di Ravone 990-1990, Bologne 1990 ; I best seller del Ventennio. Il regime e il libro di massa, sous la direction de G. De Donato-V. Gazzola Stacchini, Milan 1992 ; Il ventennio in copertina, sous la direction d’E. Detti, Rome 1991, pp. n. n. ; M. Vannucci, Firenze Ottocento, Milan 1992, p. 263 ; U. Thieme-F. Becker, Künstlerlexikon, XI, pp. 146 sq. ; A. M. Comanducci, Diz. illustrato dei pittori e incisori ital. moderni (1800-1900), Milan 1945, I, p. 244 ; Dizionario enciclopedico Bolaffi dei pittori e degli incisori italiani…, Turin 1973, IV, p. 255.

Avec l’aimable autorisation des archives Fabio Fabbi